On trouve l’origine de la fête de l’ Épiphanie en orient , probablement à Alexandrie au 2ème siècle. Clément d’ Alexandrie, dans son ouvrage intitulé « Les Stromates » (I,21, 146) , nous apprend que les Basilidiens ( une secte gnostique du 2ème siècle en Egypte ) célébraient le baptême du Christ le 6 ou le 10 Janvier. Dans une exhortation à ses frères chrétiens avant son martyr en 304 , Saint Philippe, évêque d’Héraclée, leur dit « Le jour de l'Épiphanie approche ; c'est un avertissement de nous préparer à la gloire. ».
La date du 6 Janvier aurait été choisie parce qu’elle correspondait à la fête de la renaissance de Dionysos ou d’Osiris deux dieux païens mis en pièces puis reconstitués et rendus à la vie respectivement par Rhéa et par Isis. Le même jour on célébrait la naissance d’Harpocrate, appelé le soleil renaissant, fils d’Isis et d’Osiris. On fêtait ainsi symboliquement le renouveau de la nature et le retour de la lumière après le solstice d’hiver. Il est logique qu’une telle date ait été choisie pour célébrer l’ Épiphanie que les chrétiens considèrent comme le renouveau du monde.
L’ Épiphanie était fêtée en Gaule au 4ème siècle. Ammien Marcellin historien mort en 395 raconte dans son Histoire de Rome que l’empereur Julien l’Apostat , bien qu’ayant renoncé au christianisme « il alla jusqu'à se montrer dans une église le jour de la fête appelée Épiphanie, que les chrétiens célèbrent dans le mois de janvier, et se joignit ostensiblement aux prières publiques. » (21,2,5) . A l’époque cette fête célébrait aussi la nativité de Jésus. Par contre, elle aurait été introduite à Rome avant la fin du 4ème siècle comme une commémoration, séparée de la nativité, des trois manifestations de la grandeur divine que sont l’adoration des mages, le baptême du christ et les noces de cana.
Avec l’introduction d’une fête de la nativité fixée au 25 décembre, avant 336 à Rome et à partir de 379 à Constantinople grâce à Grégoire de Nazianze , les églises d’Occident et celles d’Orient mirent l’accent, lors de l’ Épiphanie, sur deux manifestations divines différentes.
Pour les églises d’Orient elle commémore le baptême du christ : le jour où la trinité confirme la divinité de Jésus-Christ et où il entre dans la vie publique. En se plongeant dans l’eau du Jourdain le Christ lui communique cette vertu sanctifiante qu’elle a depuis lors du baptême. C’est pour cette raison que le rites de bénédiction des eaux sont un élément très important de cette célébration.
Pour les églises d’Occident l’ Épiphanie commémore la présentation de Jésus-Christ aux rois mages. Cet événement n’est mentionné que dans l’évangile selon Saint Matthieu qui ne précise ni le nombre des mages , ni le fait qu’ils étaient rois. Tertullien dans son ouvrage « Contre Marcion » les proclame rois « L'Orient, en effet, fut presque toujours gouverné par des mages » ( 3,XIII ). L’évangile arménien de l’enfance, un apocryphe du 6ème siècle, nous dit qu’ils étaient trois et nous donne leurs noms : Gaspard, Melchior et Balthazar. Ils offrent à l’enfant Jésus de l’or ( symbole de la royauté ) , de l’encens ( symbole de la divinité ) et de la myrrhe ( symbole de la passion du Christ ) .
Sources :
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