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La fête-Dieu - célébration de la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie

La Fête-Dieu ( appelée aussi « solennité du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ » en langage liturgique ) célèbre l’institution de l’Eucharistie. Lors de cette fête les chrétiens rendent grâce à Dieu du don qu’a fait Jésus-Christ de son corps et de son sang pour le salut des hommes. Elle a normalement lieu soixante jours après Pâques c’est à dire un jeudi mais est souvent repoussée au dimanche suivant pour qu’un maximum de fidèles puissent assister à la célébration.
L’idée de cette fête est apparue dans un contexte de querelle théologique. Au début du XIIème siècle un théologien français Bérenger de Tours professait un enseignement dans lequel il niait la transsubstantiation et la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie. Le mot transsubstantiation signifie le changement de la substance du pain et du vin de l’Eucharistie en substance du corps et du sang de Jésus-Christ. Cet enseignement l’entraîna dans une controverse avec quelques contemporains en particulier avec Adalman écolâtre à Liège c’est à dire directeur de l’école attachée à la cathédrale. Comme la transsubstantiation est un dogme catholique, Bérenger de Tours fut déclaré hérétique et condamné par plusieurs conciles à partir de 1050. Encore aujourd’hui la notion de présence réelle provoque des réactions parfois totalement absurdes jusqu’à traiter les chrétiens d’anthropophages. Au delà de l’apparente simplicité de l’expression, c’est un concept difficile qui est donc mal compris. Si vous n’êtes pas familier avec celui-ci, je vous propose de lire un texte du pape Paul VI sur l’Eucharistie en cliquant ICI ou sur l'ostensoir.

Le saint sacrement du corps du Christ lors de la fête-Dieu à Rome

En réaction à cette hérésie, la piété populaire et les gestes de dévotions à l’Eucharistie n’en furent que plus importants. On institua l’élévation pendant la messe pour que les fidèles puissent contempler le Saint Sacrement et c’est à cette époque qu’est apparue l’adoration eucharistique comme prolongement de la messe.
La première à exprimer le désir de cette fête est Julienne du Mont-Cornillon une religieuse hospitalière à Liège. Vers 1210 elle eut des visions mystiques lui révélant la volonté de Dieu qu’une fête fut créé en l’honneur du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ. Nommée prieure de la léproserie du Mont-Cornillon en 1222, elle décide finalement de parler de ces visions à Jean de Lausanne , chanoine de la collégiale Saint-Martin à Liège. Elle fut aidée par Eve de Liège, son amie, recluse cistercienne à proximité de cette collégiale. Jean de Lausanne en parle à plusieurs théologiens et prêtres dont Jacques Pantaléon archidiacre de Liège qui deviendra le pape Urbain IV. Ils autorisent Julienne à faire composer l’office de la fête-Dieu. Mais cette fête dû faire face aussi à une forte opposition et ce n’est qu’en 1246 que Robert de Thourotte, évêque de Liège recommanda au clergé qui l’entourait d’instituer cette fête dans son diocèse. Il mourut prématurément et n’eut pas le temps de la célébrer lui-même ni de faire entériner sa demande par un synode. L’opposition à cette fête repris donc de plus belle à sa mort. En 1252 , Hugues de Saint-Cher théologien dominicain et confident de Julienne fait célébrer la fête-Dieu dans la collégiale Saint-Martin à Liège. Nommé cardinal-légat en Allemagne par le pape il y aurait introduit la solennité.


Institution de la Fête-Dieu suite au miracle de Bolsena . Présence Réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie

 

 

La procession de la Fête-Dieu au moyen age

En 1263, Pierre de Prague, un prêtre venu de Bohème, était de passage à Bolsena. Il venait d’effectuer un pèlerinage pour fortifier sa foi et éloigner les doutes qui envahissaient son esprit particulièrement sur la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Il célébrait la messe dans la basilique Sainte Christine de Bolsena. Au moment de l’élévation , l’Hostie prit une couleur rosée et des gouttes de sang tombèrent sur le corporal et l’autel. Les deux furent conservés à partir de 1693 dans la chapelle du Miracle de l’Eglise Sainte Christine à Bolsena. Le pape Urbain IV se rendit sur les lieux pour constater ce qui s’était produit. Convaincu, il institua la fête du Corpus Domini ( appelée aussi Corpus Christi , la fête-Dieu ) par la bulle « Transiturus de hoc mundo » du 11 août 1264 et demanda à Saint Thomas d’Aquin d’écrire la messe du Saint-Sacrement. Mais le pape mourut deux mois plus tard et ses successeurs ne suivirent pas la demande d’Urbain IV, la fête-Dieu ne se généralisa pas.
En 1311, lors du concile de Vienne, Clément V reprend la bulle d’urbain IV et confirme l’institution de la fête-Dieu et l’obligation de la célébrer dans toute les églises de rite romain ( chapitre du titre 16 dans le troisième livre ).
En 1318, Jean XXII aurait complété ces prescriptions en rédigeant une Bulle qui donne l'ordre de célébrer la Fête Dieu et de "porter l'Eucharistie en procession dans les rues et les places publiques". L’organisation de processions liées à la célébration de la fête-Dieu semble une conséquence assez logique et elles ont vraisemblablement du être organisées avant la Bulle de Jean XXII. Cette tradition de processions parfois très fastueuses a été observée pendant des siècles particulièrement à Angers ou Bérenger avait professé sa négation de la transsubstantiation . Pour lire un récit de la ferveur de la fête-Dieu à Angers cliquez ICI. La tradition a été moins respectée après la réforme liturgique de Vatican II.
A Rome la tradition de la procession de la fête-Dieu date du XVème siècle. Après avoir été abandonnée au moment de l’unité italienne elle a été reprise par Jean Paul II en 1979 et poursuivie par Benoit XVI.

Vous pouvez lire la position officielle de l’Eglise en ce qui concerne la fête-Dieu et les manifestations de la piété populaire dans le texte de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements appelé « Directoire sur la piété populaire et la liturgie – Principe et Orientations » en cliquant ICI. Ce texte date de Décembre 2001 il est extrait du site du vatican.