Eglise Saint Léger - Nandy
Patrimoine Religieux de Seine-et-Marne - Eglises de Brie-Sénart

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L'Eglise Saint Léger de Nandy

L’église Saint Léger aurait été bâtie au début du XIIIème siècle. Il ne reste de cette époque que le choeur et la chapelle de la vierge. Une partie du bas-côté aurait été reconstruite à la fin du XVème siècle comme on le verra plus bas. La nef aurait été ajoutée au bâtiment à la fin du XVIème ou au début du XVIIème siècle. 

Avant la révolution , la paroisse Saint Léger de Nandy relevait du diocèse de Sens , archidiaconé et doyenné de Melun. L’archidiacre était administrateur du temporel de l’évêque. A ce titre, il était chargé de contrôler l’état des églises , de dresser l’inventaire des objets du culte et de se renseigner sur l’état spirituel des paroissiens. La mission du doyen était de veiller sur les curés des paroisses du doyenné et de rendre compte de leur conduite à l’évêque.  C’est grâce à leurs rapports très détaillés que nous pouvons retracer l’histoire de notre église.

Eglise Saint Léger - Nandy - Patrimoine Religieux de Seine-et-Marne - facade

Eglise Saint Léger - Nandy - Patrimoine Religieux de Seine-et-Marne - bas cote vers la sacristie

A la fin du XV ème siècle l’église semble avoir traversé une période très difficile puisque dans le registre des visites de l’archidiacre on parle de « l’église paroissiale de Nandy … dans laquelle sévissait la pauvreté » le 12 mai 1484 , « Où les objets sacrés sont dans un pauvre lieu » le 10 mai 1487.
Dans le registre des visites du doyen on trouve à la date du 26 Octobre 1487 « l’église paroissiale Saint Léger de Nandy fut visitée par ledit doyen, (laquelle) (est) en grande ruine et en pauvreté … » ; le 16 février 1488 on y parle de « la désolation de ladite église ».  On retrouve la même expression « grande ruine et en pauvreté » lors des visites du 11 Octobre 1490 et du 24 Octobre 1491. Par contre, lors de la visite du 15 Octobre 1492 , plus rien de comparable n’est mentionné. On peut donc supposer que l’église a été remise en état avant cette date.
Octobre 1544. C'est à cette date qu'a été faite la première cloche toujours en place à ce jour.

On ne signale plus rien de particulier dans les registres jusqu’à une visite du doyen datée du 30 juin 1672. Il raconte dans son compte-rendu qu’il a trouvé l’église assez négligée. « Le tabernacle n’est point doublé d’étoffe. L’image de Saint Léger pourrait être plus décente qu’elle ne l’est. La lampe n’est pas ardente devant le Saint-Sacrement. La figure de Saint Eloi, de Saint Vincent, de Saint Sébastien sont mutilées et indécentes ».

Le 27 Novembre 1697 , Léon de Montmorency, colonel du régiment du Forez âgé de 32 ans, épouse Marie Madeleine Jeanne de Pousse-Mothe de l'Étoile âgée de près de 20 ans en l’église Saint Léger de Nandy. Ce mariage, sans doute le plus prestigieux jamais célébré en cette église, n’a pas été béni par le prêtre curé de l’époque mais par le prêtre curé de Saint Pierre de la Salle sous Moret. C’est, en effet, de cette paroisse que dépendait le château de Graville ou mademoiselle résidait. 
Le 10 Mai 1738, lors d’une de ses visites, l’archidiacre de Melun s’informant du Spirituel note « il n’y a eu aucune plainte de paroissien ni autre ».
Le 3 Novembre 1767, le prêtre béni Marie-Louise la deuxième cloche de l’église Saint Léger.


Le 2 Novembre 1789, les biens du clergé sont nationalisés. Les prêtres recevront un traitement versé par l’état.
La 26 Février 1790, La paroisse de Nandy est détachée du diocèse de Sens pour être rattachée au diocèse de Meaux. Les évêchés sont maintenant calqués sur les départements nouvellement crées.
Le 28 Janvier 1791, le curé de Nandy , après avoir adhéré à la constitution civile du clergé qui fait de lui un simple fonctionnaire, apporte des restrictions à son serment.
Le 16 mars 1791, il écrit à l’Assemblée nationale qu’il ne s’en sort pas avec le traitement qu’il perçoit et qu’il est dans l’incapacité de payer ses impôts.
Le 8 Mai 1791, il adhère à la profession de foi des curés et vicaires du district de Melun.
Le 23 Juillet 1791, il démissionne de sa charge et est remplacé par un prêtre constitutionnel élu le 12 Juillet 1791.

Eglise Saint Léger - Nandy - Patrimoine Religieux de Seine-et-Marne - bas cote au niveau de la nef

Depuis le 12 Décembre 1790, face à une pénurie de petite monnaie dans le pays, le Comité des Monnaies examinait la proposition de tirer des cloches des églises le métal nécessaire à la fabrication de nouvelles pièces.
Le 8 Janvier 1792, un Décret lance la fabrication de la « monnaie de cloche ». Une seule cloche étant désormais tolérée par église, on descend la cloche Marie-Louise pour l’envoyer à la fonte à Paris.
Le 11 mars 1793, le nouveau curé de Nandy se marie. Il baptise même sa propre fille en septembre. Ce mariage n’est pas du tout du goût des nandéens et le curé quitte Nandy sous la pression pour Essonnes.
La messe du dimanche et les baptêmes sont assurés par le curé de Seine-Port jusqu’au 9 Mars 1794 date à laquelle il quitte à son tour ses fonctions mais tout en restant prêtre.
Tous les biens du clergé depuis les objets précieux jusqu’aux vêtements liturgiques sont vendus et le 8 Novembre 1794 les églises sont fermées et la célébration du culte est interrompue.

Eglise Saint Léger - Nandy - Patrimoine Religieux de Seine-et-Marne - vitraux Saint Hubert

Le 17 Juin 1797 les églises sont rendues aux catholiques mais ce n’est qu’en 1799 que le curé de Seine-Port recommence à assurer les célébrations en l’église Saint Léger et en février 1803 qu’un nouveau curé est nommé à Nandy.
En 1823, les paroissiens apprennent que le curé en place a été marié en 1793. Il quitte le village au bout de six mois de ministère.
En mai 1826, le prêtre qui vient d’être nommé fait partie de la « Petite Eglise » c’est à dire une frange de l’Eglise qui ne reconnaissait pas le concordat de 1801 entre Bonaparte et le pape Pie VII. Très vite il a des démêlés avec l’évêché et est sommé de quitter la paroisse.
En 1880, le conseil municipal vote un crédit pour la reconstruction et l’agrandissement de la sacristie, crédit complété par le propriétaire du château.
Au printemps 1904 un programme de restauration de l’église Saint Léger un peu délabrée est lancé par le curé en place. La flèche d’ardoise en ruine est remplacée par la couverture en zinc qu’on connaît aujourd’hui.
En 1911, la paroisse de Nandy est rattachée à celle de Savigny-le-temple.
Dans la nuit du 23 au 24 Août 1944, les allemands font sauter les installations du camp d’aviation de Melun-Villaroche avant de battre en retraite. Les explosions sont si violentes que la plupart des vitraux de l’église Saint Léger sont détruits. Les vitraux magnifiques qu’on peut admirer aujourd’hui sont le résultat d’une restauration influencée par le curé de l’époque.
A partir du 7 Octobre 1973 l’eglise de Saint Léger est rattachée au secteur paroissial de Sénart-sud qui regroupe les paroisses de Cesson, Nandy, Savigny-le-temple et Vert-Saint-Denis. 
Une nouvelle restauration a été entreprise à partir de 1982.


Inspiré du livre d'Yves LAFOSSE  : "Nandy, de la Seigneurie à la Ville nouvelle", éd.: Amatteïs - 1991.

 

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