Dans son Histoire des Francs au livre dixième, Grégoire de Tours raconte que Saint Perpétuus sixième évêque de Tours de 460 à 490 « institua des jeûnes et des vigiles à observer pour tout le long de l’année ». Dans cette liste de périodes de jeûne on trouve : « De la mort de monseigneur Martin jusqu’à la Nativité de Notre Seigneur, trois jeûnes par semaine ». L’ Avent , qu’on appela le « Carême de la Saint Martin » , durait plus de six semaines du 11 Novembre à la nativité.
Le deuxième concile de Tours en 567 avait repris la durée de trois semaines définie par le concile de Saragosse et enjoignait aux moines de jeûner du début du mois de Décembre jusqu’à la nativité.
Par contre, dans son neuvième canon, le concile de Mâcon tenu en 581 avait confirmé l’usage établi par Saint Perpétuus en ordonnant que le jeûne se fasse les lundi , mercredi et vendredi. Cette consigne était applicable pour tous les fidèles. Il ordonne aussi que les offices pendant cette période soient célébrés selon le rite quadragésimal c’est à dire le rite de carême.
Dans la liturgie romaine l’ Avent apparaît dans la deuxième moitié du sixième siècle. Le sacramentaire gélasien et le sacramentaire grégorien parlent d’une période d’ Avent de cinq semaines. Cette période sera officiellement ramenée à quatre semaines par la réforme du pape Grégoire VII (1073-1085).
En 785 le pape Hadrien avait envoyé à Charlemagne un exemplaire du sacramentaire grégorien modifié par le pape Grégoire II. Depuis cette date, Charlemagne avait demandé qu’on adopte la liturgie romaine dans tout son empire.
Même si la France adopta le rite romain et se conforma aux usages de Rome en ce qui concerne l’ Avent, la tradition du carême de la Saint Martin continua encore pendant quelques siècles.
L’ Avent est aujourd’hui un temps liturgique de préparation à la venue du seigneur qui commence le quatrième dimanche avant Noël. Une tradition veut qu’on prépare quatre bougies qu’on allume au long des quatre dimanches de l’ Avent.
Le premier dimanche, la bougie symbolise le pardon à Adam et Eve,
"Veillez, parce que vous ne savez pas le jour où le Seigneur viendra", Évangile selon saint Matthieu 24, 42
Le deuxième dimanche, la bougie symbolise la foi des Patriarches, en la Terre Promise
"Convertissez-vous , car le Royaume de Dieu est tout proche", Évangile selon saint Matthieu 3, 2
Le troisième dimanche, la bougie symbolise la joie de David, célébrant l'Alliance avec Dieu
"Es-tu Celui qui doit venir ?",Évangile selon saint Matthieu 11, 3
Le quatrième dimanche, symbolise l'enseignement des Prophètes, annonçant un règne de paix et de justice
"Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit", Évangile selon saint Matthieu , 24
Sources :
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