Les vertus cardinales et les vertus théologales
lexique de la foi chrétienne
La résurrection des hommes et la résurrection de Jésus au centre de la foi chrétienne
La mort , la vision chrétienne de la mort
Le symbole des apotres, de saint athanase, le symbole de césarée, de nicée et de constantinople
Les sacrements baptème eucharistie confirmation mariage confession ordre extreme-onction le sacrement des malades le sacrement de réconciliation
Les liturgies tridentines vatican II orientales ou occidentales
Le calendrier liturgique et les fetes religieuses
Les Evangiles Matthieu Marc Luc et Jean les livres de la nouvelle alliance
La Bible la bibliothèque de la foi chrétienne
Horaires des messes sénart
les églises de Brie Sénart
Ecrivez nous
Les liens vers des sites amis
Titre des pages sur les vertus
Introduction aux vertus humaines et divines Les vertus théologales - foi , espérance et charité Les vertus cardinales - prudence , force , justice et tempérance Texte de Jean Paul II sur les vertus cardinales

Les premiers écrits au sujet des vertus humaines sont l’œuvre des philosophes grecs. Dans « La République » , Platon ( 427-348 avant Jésus-Christ ) distingue déjà quatre vertus principales : la sagesse (Livre IV, 428b-429a), le courage (Livre IV, 429a-430c), la tempérance (Livre IV, 430d-432b) et la justice (Livre IV, 432b-444a). Platon rapproche la sagesse de la connaissance. Selon lui, être sage c’est être de bon conseil et c’est la connaissance qui permet d’être de bon conseil. Le courage n’est nécessaire qu’aux auxiliaires des chefs d’état qui sont les gardiens et les défenseurs de la cité. La tempérance est partagée par tous les citoyens. Grâce à cette vertu l’homme maîtrise ses passions. L’harmonie entre les citoyens est ainsi favorisée. Platon met au dessus des autres la quatrième vertu : la justice. Elle est en même temps la condition des trois autres mais aussi la plus difficile à trouver.

Aristote ( 384-322 avant Jésus-Christ ) dans «  Ethique à Nicomaque » utilise une distinction différente . « Nous distinguons, en effet, les vertus intellectuelles et les vertus morales : la sagesse, l’intelligence, la prudence sont des vertus intellectuelles ; la libéralité et la modération sont des vertus morales ». (Livre I, chapitre 13). Il met à part la justice qu’il considère comme la plus haute des vertus. Un peu plus loin , il précise la signification de la vertu. « Ainsi donc, la vertu est une disposition à agir d’une façon délibérée consistant en un juste milieu relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait l’homme prudent ». (Livre II, chapitre 6). Il passe ainsi en revue une dizaine de vertus . Parmi celles il décrit : Le courage est un juste milieu entre la peur et la témérité. La libéralité est un juste milieu entre l’action de donner et celle de recevoir des richesses. La magnanimité est un juste milieu entre la pusillanimité et la vanité. La tempérance est le juste milieu par excellence. Ces vertus deviennent ainsi des formes de prudence.
Les vertus principales sont ainsi plus que trois : la justice , la prudence et la sagesse. L’intelligence n’est qu’une vertu mineure.

Cicéron ( 106-43 avant Jésus-Christ ) dans « De finibus » reprend à son tour la doctrine des quatre vertus principales. « L'autre genre comprend les grandes et véritables vertus, filles de notre liberté, telles que la prudence, la tempérance, la force, la justice, et les autres de même nature. » . Contrairement à Aristote Cicéron ne privilégie par une vertu par rapport aux autres. Elles ont chacune une fonction particulière mais elles sont tellement liées entre elles et elles participent tellement les unes aux autres qu’on ne peut pas les séparer. (Livre V)

Saint Ambroise ( environ 340-397) dans « De officiis ministrorum » est le premier auteur chrétien à fixer la liste des vertus cardinales : la tempérance, la justice, la prudence et la force. Le mot cardinale vient du latin cardo , « le gond ». C’est autour de ces vertus que pivotent toutes les autres comme autour d’un gond.

A son tour, Saint Augustin ( 354-430 ) dans un ouvrage intitulé « DES MOEURS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE ET DES MOEURS DES MANICHÉENS » , au chapitre XV nous donne ce qu’il appelle une définition chrétienne des quatre vertus cardinales. Le texte constitue une synthèse entre les vertus cardinales et les vertus théologales. 

« Si la vertu est le chemin du bonheur, que peut être la vertu sinon amour souverain pour Dieu ? . Quand donc on dit qu'elle est quadruple, je crois qu'on l'entend des divers états de cet amour. Ces quatre vertus, plaise à Dieu que leur efficacité soit dans tous les Cœurs, comme leurs noms sont dans toutes les bouches ! — Voici comme je les définis sans hésiter: La tempérance, c'est l'amour se donnant tout entier à l'objet aimé; la force, c'est l'amour supportant tous les maux à cause de l'objet aimé; la justice, l'amour soumis au seul objet aimé, et par suite régnant sur tout le reste avec droiture; enfin, la prudence, c'est l'amour faisant un choix judicieux de ce qui peut lui être utile à l'exclusion de ce qui peut lui être nuisible . Et cet amour, nous avons dit que ce n'est pas l'amour de n'importe quel objet, mais uniquement l'amour de Dieu, c'est-à-dire l'amour du souverain bien, de la souveraine sagesse, de la concorde souveraine. Je pourrais donc encore définir ces vertus: la tempérance c'est l'amour de Dieu, se conservant intègre et incorruptible; la force, c'est l'amour supportant facilement tout à cause de Dieu ; la justice, c'est l'amour ne servant que Dieu seul et par suite régissant avec droiture tout ce qui est soumis à l'homme; la prudence, c'est l'amour discernant judicieusement ce qui peut nous aider à arriver à Dieu ou ce qui peut nous détourner de lui. »

Dans les œuvres d’art les vertus cardinales sont représentées sous les traits de femmes portant les attributs suivants :

  • la prudence : miroir et serpent
  • la tempérance : deux récipients avec de l’eau passant de l’un à l’autre
  • la force : le glaive
  • la justice : la balance

Les symboles :

  • la foi : colombe ou croix tréflée ( croix avec des trèfle aux bouts de chaque branche )  
  • l’espérance : une ancre ou une barque
  • la charité : un cœur enflammé.

 

Platon - La République

Aristote - Ethique à Nicomaque

 

 

Ciceron - De finibus

Saint Ambroise - De officiis ministrorum

 

La plus ancienne représentation de Saint Augustin