La croyance en l’ Assomption de Marie remonterait aux origines du christianisme. Les chrétiens auraient très vite affirmé que la Vierge Marie, mère de Dieu préservée de tout péché, a connu la mort mais n’a pas connu la corruption de la mort. Cette croyance est un des éléments de la dévotion à la vierge Marie dont on trouve les traces dans le « Protévangile de Jacques » datable du deuxième siècle. Même si ce texte est considéré comme apocryphe par l’Eglise romaine , les Eglises d’Orient l’utilisent dans leurs liturgies.
Déjà en 378 , Saint Epiphane dans son ouvrage Panarion ( notice 78 contre les antidicomarianites ) dit qu’il ne peut pas affirmer que la vierge est morte ou non mais que si elle est morte sa mort a été heureuse.
En 428, Nestorius, patriarche de Constantinople, conteste ce titre de mère de Dieu. Ne pouvant accepter qu’un Dieu soit né d’une femme, il dissocie la nature humaine et la nature divine de Jésus-Christ et considère la Vierge Marie comme la mère d’un homme donc comme une femme ordinaire. Une violente querelle théologique démarre.
Le 22 Juin 431 , Saint Cyrille d’Alexandrie ouvre le troisième concile d’Ephèse qui proclame la Vierge Marie mère de Dieu ( Théotokos en grec ) et fait condamner Nestorius. Cette querelle ne se terminera réellement qu’en Avril 433.
En 451, Juvénal, patriarche de Jérusalem de 418 à 458, aurait été à l’origine de la première église dans les jardins de Gethsemani là ou la « Dormition de Marie du Pseudo-Jean » ( un des Transitus Mariae ) situe le tombeau vide de la vierge. Dans la dynamique du concile d’Ephèse, avait lieu à cet endroit le 15 Août « La commémoration de la sainte mère de Dieu » depuis le cinquième siècle. Cette fête qui célébrait globalement la maternité divine de Marie devint la fête de la dormition tout en gardant son nom dans un premier temps.
La fête de la dormition était célébrée aussi le 18 Janvier particulièrement en Egypte et en Gaule. La date proche de l’épiphanie avait été vraisemblablement choisie en ne gardant que le sens strict de maternité divine. On trouve aussi des martyrologes dans lesquels la fête est marquée pour le 23 Septembre.
Maurice 1er empereur byzantin de 582 à 602 fait restaurer l’église de la dormition. Il fixe au 15 août la fête de la dormition et l’étend à tout l’empire d’Orient.
La pape Théodore ( 642-649 ) originaire de Constantinople apporte cette fête à Rome, elle s’appelle la « Dormition de Marie ». Elle porte de nom de Pausatio ( Repos de Marie ) dans un évangéliaire de 740. Elle s’appelle enfin l’ Assomption dans un missel ou sacramentaire qu’on date de 770.
En 813 , le concile de Mayence la rend obligatoire dans tout l’empire franc.
En 847 une octave est jointe à cette solennité par le pape Léon IV c’est à dire qu’on célèbre l’ Assomption pendant huit jours.
Le 10 février 1638 le roi Lous XIII consacre sa personne et son royaume à le Vierge Marie par une déclaration donnée à Saint Germain en Laye. Il demande que des processions aient lieu en son honneur le 15 Août. L’ Assomption devient une fête nationale.
Depuis le concordat de 1801 l’ Assomption fait partie des fêtes d'obligation c’est à dire des quatre jours chômés dédiés au Seigneur, à la Vierge ou aux Saints en France. Ces fêtes sont Noël, l’Ascension, l’ Assomption et la Toussaint.
Sources :
- les fêtes chrétiennes en occident De Philippe Rouillard
- Ecrits apocryphes chrétiens. La Pléiade
- Nouvelle histoire de l’Eglise.
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