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L' Immaculée Conception - de la piété populaire au dogme
Introduction Histoire  

L’institution de la fête de son immaculée conception aurait été la conséquence logique de l’institution de la fête de la nativité de la Vierge Marie.
Au sixième siècle, l’empereur byzantin Maurice 1er ( 539 – 602 ) avait institué la fête de la nativité de la vierge Marie le 8 Septembre. La date serait celle de la dédicace d’une église construite à Jérusalem à proximité de la « Maison d’Anne » mère de la vierge Marie selon la tradition. C’est le même empereur Maurice qui avait décrété la fête de la dormition de la vierge le 15 Août. Dans ce contexte de fort développement de la piété mariale où Marie est vue comme la deuxième Eve, comme le symbole de la pureté, il est logique qu’on ait voulu ajouter à ces célébrations celle de sa conception.
On ne sait pas exactement quand est apparue cette fête mais on sait qu’elle est antérieure au VII ème siècle puisque Saint André de Crète ( mort en 740 ) a composé un des canons de l’office divin des matines de ce jour consacré à Saint Anne.
Ce n’est qu’au neuvième siècle que Paschase Radbert ( 790-865 ) un théologien français qualifie pour la première fois Marie d’immaculée. Dans un sermon sur l’Assomption il écrit au sujet de Marie : « Car ce qui s’accomplit en elle est toute pureté et simplicité, toute vérité et grâce, toute miséricorde et justice, cette justice qui des cieux se penche. Marie est donc immaculée puisque rien ne la souille ».
C’est à peu près à la même époque que la fête de la conception de la vierge marie est introduite en Italie du sud depuis l’Orient. On trouve à Naples un calendrier liturgique du milieu du IX ème siècle gravé sur le marbre qui porte la mention CCEPTIO S. ANNE MARIE VIR(conception de sainte Anne Marie la Vierge). Ce calendrier est placé dans la chapelle du palais de l’archevêché au 22 place Donnaregina.
On retrouve aussi cette fête au X ème siècle en Angleterre.

L' Immaculée Conception

Elle est célébrée comme fête de l’immaculée conception au XII ème siècle à Lyon ce qui provoque l’opposition de Bernard de Clairvaux : « Concluons: si Marie n'a pu être sanctifiée avant d'être conçue, puisqu'elle n'existait pas encore, il n'est pas moins certain qu'elle ne l'a pas été plus au moment même de sa conception, puisque la conception est inséparable du péché; d'où il suit qu'elle n'a pu être sanctifiée » Lettre CLXXIV. aux chanoines de Lyon, sur la conception de la Sainte Vierge Paragraphe 7 .

Au XIII ème siècle, dans sa Somme Théologique, Saint Thomas d’Aquin exprime lui aussi son opposition :
« 3. Bien que l'Église romaine ne célèbre pas la fête de la Conception de la Vierge, elle tolère la coutume de certaines Églises qui la célèbrent. Mais, du fait qu'on célèbre la fête de la Conception, il ne faut pas penser que la Bienheureuse Vierge a été sainte dans sa conception. Toutefois, parce que l'on ignore à quel moment elle a été sanctifiée, on célèbre, le jour même de sa conception, la fête de sa sanctification.
4. Il y a deux sortes de sanctification. L'une concerne la nature tout entière, qui sera délivrée de toute corruption de péché et de peine. Cette sanctification se fera à la résurrection. L'autre est la sanctification personnelle. Elle ne se transmet pas au fruit engendré charnellement, car elle regarde non la chair, mais l'esprit. Donc, si les parents de la Bienheureuse Vierge ont été purifiés du péché originel, la Bienheureuse Vierge l'a néanmoins contracté, puisqu'elle a été conçue selon la convoitise de la chair et par le commerce de l'homme et de la femme, " Tout ce qui naît de ce commerce, écrit S. Augustin est chair de péché. »

Ces deux théologiens ne contestent pas la sainteté particulière de la vierge Marie mais refusent de la faire remonter jusqu’à sa conception parce que, pour eux, l’union charnelle qui a produit cette conception est forcément associée au péché. La doctrine de l’immaculée conception donne lieu à une querelle entre les Franciscains, les Carmes, les Augustins et la Sorbonne qui la soutiennent et les dominicains qui s’y opposent mais sa célébration se généralise.
Le pape Sixte IV (1471-1484) adopte officiellement la célébration de la fête de l’Immaculée Conception pour l’Eglise de Rome.
Le pape Clément XI (1700-1721) en fait une fête de précepte pour l'Eglise universelle.

Malgré le soutien des papes, les théologiens continuent à être divisés sur cette doctrine et c’est la proclamation du dogme de 1854 qui obligera à se taire cette querelle qui aura duré plusieurs siècles.

Sources :